MORGES LES 15 ET 16 MAI 2010

Dans le cadre du château de Morges, la présentation du monde fascinant des cueilleurs d'arbres, luthiers et facteurs d'instruments à attiré toute notre attention, notamment la Conférence d'Alexis Schilbach sur le thème : déchiffrage, les violons et leurs histoires (de l'école italienne au 19ème siècle).

Le Maître Luthier nous emmène découvrir la vie passionnante de ces personnages qui ont fait la célébrité de Cremone et qui gardent de nos jours un parfum de nostalgie et de rêves.

Le conférencier met en évidence l'élément déclencheur de transformation de la société par la révolution Française. C'est dans cette période que les violons d' Antonio Stradivari 1644/1737, se distinguent. Ils se révèlent comme ayant une meilleure portance du son par apport aux modèles Amati et Steiner, grâce a une voûte plus large et moins haute. Ils se profilent comme les instruments des solistes et sont reconnus mondialement comme étant les mieux adaptés pour jouer  face aux orchestres de la période romantique dans les nouvelles « gigantesques » salles  de concerts construites pour accueillir la nouvelle bourgeoisie.

A la même époque Giuseppe Guarneri, dit  " del Gesù " (1698/1744)   est le créateur des violons les plus expressifs. Actuellement "très recherchés" ils ont réalisé les meilleures ventes chez Sautheby's. Qu'il s'agisse du frère aîné de Giuseppe del Gesù,  Pietro Guarneri (1692/1762) ou de ses contemporains, il est difficile de connaître des détails précis sur le système de production.  Nous savons qu'un luthier peut réaliser plus ou moins une dizaine d'instruments par année au vu du nombre d'instruments répertoriés ; plus de 1000 violons pour Stradivari. Une question demeure : comment s'organisait-il pour produire autant d'instruments ?

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Des pistes de réflexion ont été élaborées à partir de cette situation au 19è siècle. Dans la région située sur la frontière actuelle entre la Tchéquie et l'Allemagne; notamment dans les petites villes de (Schönbach) Grasliz et Marktneukirchen. Les anciens mineurs  se sont spécialisés dans le travail de tailleurs de têtes. Ces petites entreprises familiales "Heimarbeiter - Verlegerwesen" ont joué un rôle considérable dans la construction des violons. Même l'industrialisation n’a pas stoppé cette économie qui avait permis à toute une micro-population de survivre jusqu’à la deuxième guerre mondiale.  Cet exemple nous permet d'imaginer que certains grands maîtres luthiers avaient à leur disposition des personnes spécialisées pour certaines tâches, ceci à l'instar des maîtres peintres de la renaissance italienne. Naturellement Ceci n’est est que pure hypothèse.

 

2010_04_07_Fète_de_la_tulippe_1.jpgLe mystère de la composition des fameux vernis sensés augmenter les capacités sonores de l’instrument est un défi des chercheurs. Des analyses « faites au musée de la musique de Paris » au spectromètre de masse ont révélé que ces vernis étaient composés de térébenthine de Venise et d’huile de lin.

Dure est la science, mais on peut encore rêver en entendant le violon chanter pour notre plus grand plaisir.  

 

 

 

 

 

Laurent Duruz et Philippe Schmidt

amateurs intéressés