L'ALTO

Le week-end dernier, ensemble avec certains des luthiers les plus respectés d'Europe, nous nous sommes penchés sur l'instrument le plus méconnu du quatuor classique : l'ALTO. De sa place et de sa fonction dans les ensembles à travers les âges, de ses dénominations confuses pendant la renaissance et le baroque, de ses périodes d'or, jusqu'à la technique et la transmission par les musiciens d'aujourd'hui.

Le violon est destiné à jouer le soprano. Le violoncelle, anciennement appelé basse ou basse de violon, est destiné à jouer la basse. C'est facile à comprendre. Mais qu'en est-il des voix médianes (souvent au nombre de trois) qui se trouvent entre les deux ? Ça, on ne le sait pas. Même aujourd'hui. Ce que l'on sait, c'est qu'il existe des instruments de la famille du violon de dimensions très différentes (de 38 à 48 cm de longueur de dos) qui ont reçu des noms différents (contre, ténor, quinte, taille, etc...). Il existe également des instruments d'autres familles qui ont été modifiés pour s'adapter à l'usage des altistes modernes.

Du premier âge d'or de l'alto, qui commence à la création de la famille des violons (vers 1550) et se termine lors de la grande peste de 1630, il reste principalement de très grands altos (44 à 48 cm LOB) que l'on appelle aujourd'hui ténors. Un deuxième âge d'or commence vers 1770 et cette fois, la plupart des luthiers utilisent des modèles plus maniables mesurant 40 à 42 cm de long. Enfin, des années 1970 à nos jours, les altos sont à nouveau bien mieux considérés et si le goût de l'époque était aux "grands" altos de 42 cm de long, la tendance est à la réduction progressive des modèles car les attentes qui reposent sur les épaules du musicien ne cessent de croître.

Pour la convention annuelle de l'Aladfi, nous nous sommes tous retrouvés sur notre plage préférée près de Marseille pour assister à des conférences, des concerts et des essais. Et bien sûr, pour échanger nos expériences sur cet instrument magnifique mais parfois compliqué. De telles occasions de repousser les limites de nos connaissances sont obligatoires pour rester à jour dans nos tâches quotidiennes, mais aussi pour garder allumée l'étincelle de l'inspiration pour la fabrication.
Des altos sont sur l'établi !

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